Église 41 : Saint Joseph de Dolembreux.
Visitée une première fois le 21 février 2016, revisitée
ce dimanche 7 mars 2021. Messe le premier dimanche du mois à 9h30.
Petit retour en arrière cette semaine, à quinze jours près, il y a déjà cinq ans, nous étions dans cette église du joli village de Dolembreux.
Trônant sur une butte, entourée de petites maisons construites en pierre couleur sable et de son cimetière la surplombant, il faut avoir le nez dessus pour la trouver. Cette belle dame vient de fêter en 2019 ses 250 ans, faites le calcul, elle date de 1769.
Elle est magnifiquement conservée, un nouveau toit lui a été offert. Assurément, elle a encore de belles années devant elle.
A l'intérieur c'est pareil, les années semblent ne pas avoir eu de prise sur elle. Tout est beau. L'estrade du chœur en pierre me touche, s'il pouvait parler...Il y a une âme. Devant l'autel une belle décoration pour le cheminement du Carême. Une grande croix, un panier de fleurs printanières et une cuve de cendres où sont posées quelques bougies. De la mort à la Vie...
Les vitraux sont figuratifs, accompagnés par des saints connus, sainte Laure est une exception, nous ne l'avons jamais vue ailleurs. Saint Joseph, patron du lieu, est posé sur la chaire de vérité. A quelques jours de sa fête et en cette année qui lui est consacrée, c'est chouette de pouvoir lui offrir quelques prières ce matin.
Ici tout est d'époque même pour sonner les cloches, j'ai été amusée de voir la sacristine tirer les lourdes cordes, une fameuse gymnastique matinale
A l'époque j'avais noté qu'il y avait peu de monde pour la messe et bien aujourd'hui je dirais le contraire. Bizarre, me direz-vous avec les règles sanitaires, vous pouvez me croire, elles sont bien respectées, mais la subtilité c'est qu'il y avait plein d'enfants...sages...très sages et participatifs. C'est vrai que les chants étaient modernes, quel plaisir de les entendre chanter devant et derrière nous. Franchement je leur tire mon chapeau, ils sont restés silencieux durant toute la célébration qui n'était pas spécialement pour eux. A aucun moment je n'ai entendu parler ou rire.
Après la messe, ils avaient encore tous le catéchisme. Vraiment, ce dimanche m'a donné de l'espoir sur une certaine relève. Je suis certaine que les adultes y sont pour beaucoup.
Un petit carnet nous a été remis à l'entrée, hyper bien fait, il reprend tous les dimanches du Carême avec sur la page de gauche les textes du dimanche et sur la page de droite des petits jeux et des prières adaptées pour les enfants. Cette unité pastorale, surtout cette paroisse est tournée vers les jeunes, il y a une profonde sympathie et un esprit de village où tout le monde à sa place.
La célébration sera animée par des chants projetés sur un écran situé presqu'au niveau d'une grande phrase écrite au-dessus du tabernacle " VENEZ TOUS A MOI". Le chant d'entrée est BIENVENUE CHEZ TOI SEIGNEUR...nous sommes littéralement dans le meilleur endroit pour ressentir l'accueil
Le célébrant tout heureux d'être présent viendra nous expliquer dans son homélie le sens de l'Evangile et le thème de la colère du Christ dans le temple. " La colère de Jésus, pourrait mettre mal à l'aise, lui qui se dit doux et humble de cœur. Ce n'est pas la première fois qu'il se met en colère, il a fustigé l'endurcissement du cœur des pharisiens, il explose devant leur hypocrisie et leurs agissements. Il se fâche sur les disciples qui ne veulent pas laisser venir à lui les enfants... Sa colère n'a rien à voir avec de la haine, il vient témoigner que l'homme est précieux aux yeux de Dieu. Jésus pratique l'assistance à personne en danger en sortant les gens de leur torpeur morale. Jésus est paradoxal comme l'est toute la Bible, n'est-ce pas lui qui nous dit que c'est grave de se mettre en colère contre son frère ? Mais rien n'aurait changé dans le monde si certains ne s'étaient pas mis en colère. De Saintes colères qui ont bousculé les mentalités. Il nous citera beaucoup d'exemples mais je n'en retiens que deux : En 1956, le cri de colère sur les ondes radio de l'Abbé Pierre " Amis, au secours !!" et Coluche indigné que tant de français meurent de faim alors que le pays est un des cinq plus riches. Le résultat est là, Emmaüs et les restos du cœur sont nés. La chance de l'être humain c'est d'être complexe comme Jésus. S’il n'était que douceur, il ne pourrait pas se révolter contre les choses mauvaises. Il ne faut pas accepter l'inacceptable. Jésus a chassé les marchands avec un fouet, il n'était pas dans sa poche, il l'a fait avec les liens qui entravaient les pattes des animaux, ce fouet est signe de libération. Il conclura en nous demandant de nous poser cette question : Qu'est ce qui vaut vraiment le peine pour que je me mette en colère ?"
Nous repartirons, heureuses d'être revenues dans ces murs de Pierre en espérant revoir bientôt une aussi belle assemblée.