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L’étoile de Noël

Sylvain Campeau | 24 décembre 2018

Si vous êtes ouverts à l’idée d’un récit de la Nativité qui prend certaines libertés par rapport aux récits évangéliques, comme celui de donner un rôle de premier plan aux animaux, profitez du temps des fêtes pour regarder L’étoile de Noël avec les enfants ou les petits enfants. Ce film d’animation, sorti en salle en 2017, a fait appel aux talents des créateurs de Cinesite qui a un studio d’animation à Montréal.

Synopsis

Bo, un petit âne courageux, rêve d’une vie meilleure loin de la routine du moulin de Nazareth. Un jour, il trouve le courage de se libérer pour suivre la caravane royale qui passe à proximité. Sur sa route, il va faire équipe avec Ruth, une adorable brebis qui a quitté son troupeau, et son ami Dave, une colombe dont l’amitié est indéfectible. Rejoint par trois chameaux déjantés et quelques animaux à la personnalité colorée, Bo et ses nouveaux amis suivent l’étoile… et vont devenir les héros méconnus de la plus belle histoire jamais contée : celle du premier Noël.

Un scénario qui respecte les grandes lignes des évangiles

Malgré certaines libertés imposées par le genre cinématographique et par l’approche privilégiée par le réalisateur, le scénario est tout de même assez proche des récits évangéliques de Matthieu et de Luc.

L’étoile de Noël commence à briller dans le ciel dès l’annonce faite à Marie (Luc 1,26-38). Elle intrigue beaucoup les animaux et attire les mages venus d’Orient, comme dans le récit de Matthieu (Mt 2,1-12). L’arrivée des mages au palais royal permet d’introduire les personnages méchants de l’histoire – le roi Hérode et son garde principal – et de développer toute une intrigue sur le désir du roi d’éliminer celui qu’il considère comme un concurrent. Si cette motivation est absente du récit évangélique de la visite des mages, on peut la déduire d’une réplique du roi Hérode qui évoque le massacre des enfants de Bethléem (Mt 2,16-18), un passage qui n’a pas été retenu (avec raison) dans le scénario. La naissance de l’enfant est perçue par Hérode comme « un problème à éliminer ». La tâche est confiée à un garde royal qui rappelle le géant Goliath. Sa mission est d’éliminer celui qui va naître à Bethléem et que les Écritures désignent comme le Messie.

Pendant ce temps, le jeune couple doit se déplacer à Bethléem pour le recensement, comme le rapporte l’évangéliste Luc (Lc 2,1-5). Pendant le voyage, les animaux tenteront de diverses manières de protéger Marie et continueront de suivre l’étoile. Quand arrive le moment de l’accouchement, le scénario est toujours fidèle à cet évangile : la scène se déroule dans une étable car aucune auberge ne peut les accueillir (Lc 2,6-7). La naissance est suivie de la visite des mages (Mt 2,9-11) et des bergers (Lc 2,8-20). Le film se termine avec des paroles prophétiques qui jettent un pont entre le premier Noël et la fête que nous célébrons encore aujourd’hui.

Dialoguer avec les enfants

Le visionnement du film peut être une belle occasion de dialoguer avec les enfants pour voir ce qu’ils ont compris. Ce genre d’exercice nous permet parfois de constater que les enfants comprennent beaucoup plus que ce l’on pense. On peut aussi leur faire remarquer certains détails du scénario qui nous ont paru séduisants.

Le choix du nom des animaux est probablement le fruit d’une recherche qui dénote une bonne connaissance biblique. Le personnage principal est appelé Bo, un diminutif de Boaz [1], le nom de l’une des colonnes du Temple de Salomon qui évoque la droiture et la force (voir 1 R 7,21 ou 2 Ch 3,17), deux qualités que le petit âne va développer au cours du récit. Dave, le nom de la colombe, est probablement aussi un diminutif : celui de David, le personnage royal le plus connu de toute la Bible. Celui de la brebis est Ruth qui a quitté son troupeau comme le personnage biblique, une étrangère, qui a quitté son pays et qui s’intègre dans le peuple élu. Et le plus avisé des camélidés est une chamelle qui se fait appeler Déborah, une prophétesse qui, dans ce cas-ci, est très clairvoyante sur l’identité de l’enfant et annonce que la nuit de cette naissance sera célébrée par les générations à venir.

Bo, le petit âne, est animé par un rêve de liberté. Il pensait réaliser son rêve en suivant la caravane royale. Mais il se rend compte que ce n’est pas ce qu’il cherche réellement. Très interpellé par le sort de Marie et de l’enfant qu’elle porte, il suivra un tout autre chemin qui le conduira jusqu’à la naissance de Jésus. Son rêve sera comblé non seulement parce qu’il aura transporté le roi qui va naître (en transportant sa mère enceinte) mais parce que son périple le conduit à un moment magique de l’histoire. Son cheminement démontre à l’enfant l’importance de suivre son étoile.

La présentation de l’ange sous la forme d’une lumière éblouissante nous a semblé un choix intéressant pour ne pas enfermer les enfants dans l’anecdotique du récit. Il est plus facile de cette manière de garder leur attention sur le message qui est livré : « Sois sans crainte Marie car tu as trouvé grâce auprès de Dieu et tu concevras et porteras un fils. […] Le Saint Esprit viendra sur toi et l’enfant sera appelé Fils de Dieu car rien n’est impossible à Dieu. »

Finalement, la prière est un élément important du scénario. Elle survient à divers moments du déroulement : action de grâce de Marie au début, prière de Joseph qui ne se sent pas à la hauteur de la tâche d’élever le Fils de Dieu, prière de Marie et Joseph qui ont des doutes pendant leur voyage vers Bethléem et… prière de l’âne qui est prisonnier au moment où rôde le garde royal près de l’étable.

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